Réflexion : Avril, Mai, Juin 2024
Quel que soit le pays et la ville où l’on vit, il est possible de s’avancer en disant que tout lecteur ou lectrice a certainement constaté qu’il est souvent difficile d’être tolérant envers les autres et que dans bien des cas, il est nécessaire de faire des concessions pour arriver à une certaine forme d’harmonie relationnelle.
Sur le plan social, on va parler en langage moderne d’«accommodements ». Il faut cependant rappeler que cette pratique a toujours existé et le propos de cette petite réflexion n’est pas d’en débattre, mais d’aborder les principes qui en sont les bases, c’est-à-dire le droit à la différence, mais aussi celui du devoir d’interférence et du dialogue. Personne ne peut contester le fait qu’une société est composée d’éléments différents et que c’est leur proximité et les échanges qui existent entre eux qui provoquent une dynamique sociale. Cependant quand certains éléments sont trop différents par rapport à la majorité ou encore que les revendications qu’ils font sont vécues comme une menace pour la majorité, il y a risque de conflit. On a beau parler de tolérance et de bonne volonté de la part de la majorité, il ne faudra plus grand-chose pour que le groupe minoritaire soit arrêté dans ses revendications et incité à respecter le cadre général de la société dans laquelle il veut évoluer, car le « seuil de tolérance » de cette dernière a été atteint. Ceci dit, la différence étant reconnue d’un côté comme de l’autre, il va falloir dialoguer et développer les interférences entre les deux groupes afin que la société qu’ils constituent ensemble puisse fonctionner positivement. Il reviendra au groupe minoritaire, même si cela lui déplait, de reconnaître comme fondamentales les valeurs de la majorité et cela est encore plus vrai dans le cas où le groupe minoritaire est composé de nouveaux arrivants. Du côté de la majorité, sans parler de faiblesse, il lui faudra intégrer et digérer les apports nouveaux que propose la minorité. Comme toute société est régie par des codes, des règlements ou des lois, il appartiendra aux législateurs et aux gouvernements en place de donner une légalité à ces changements, mais attention, il faut bien penser que rien n’est immuable et que ce que l’on décide comme bon aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain. L’univers et les sociétés humaines sont en perpétuelle évolution et il existera toujours des groupes de pression assez actifs pour solliciter et vouloir que de nouveaux changements sociaux soient reconnus comme faisant partie de la dynamique sociale. C’est ce à quoi nous assistons actuellement.